Ma démarche
Ma démarche
En quête d’une écriture évoluant entre abstraction et figuration, les œuvres de Muriel Bernard naissent d’une peinture intuitive.
Peinture
Ecriture scénique
Cascades de bruits, rythmes effrénés de la vie....
S'il est un monde ou les choses restent invariables, c'est bien celui des objets. Personnages sereins d'une vie bouillonnante, ils sont les témoins bienveillants de nos émois. Ils sont là, présents tels des figurants en représentation silencieuse, comme un havre de paix nous entrainant loin du tumulte.
Sur papier ou sur toile, le support devient une immense scène de théâtre. Là, au cœur du décor, Muriel Bernard compose avec les objets archivés dans sa mémoire. Ils animent alors l’espace et jouent les personnages principaux. Représentation d’un quotidien sublimé, parfois dramatique, tragique ou sentimental, c’est toujours une comédie rythmée.
Les lignes et les masses colorées s’intercalent dans cet univers où chaque nouveau regard retrouve ses émotions. Telle une archéologue, elle scrute, elle creuse, elle gratte et met en lumière des formes immergées qui reprennent leur souffle. C’est alors la magie de l’aboutissement qui vient surprendre et questionner… frontière ténue entre un réel spontané et le fruit de l’inconscient.
Gravure
Sillons pressés
Muriel Bernard découvre la gravure en 2005 avec Jean-Claude le Floch puis Thierry Le Saec. Approche parallèle à son métier de peintre, la gravure s’est d’abord immiscée comme une parenthèse récréative lui permettant de tester, par le trait, de nouvelles formes d’écritures. Elle s’aperçoit très vite que le noir, traditionnellement très présent en gravure, ne lui permet pas d’explorer pleinement toutes les richesses de cette technique. Et bien vite, comme dans sa peinture, c’est la couleur qui domine.
Après avoir survolé les différentes techniques de gravure, c’est aujourd’hui vers l’aquatinte et la gravure en couleur, que Muriel Bernard oriente ses recherches. La gravure est devenue pour elle un véritable moyen d’expression et le prolongement de sa démarche artistique.
À mi-chemin entre tirages multiples et monotypes, les estampes de Muriel Bernard offrent une large gamme de résonances. Mélange de matières, velouté des papiers précieux et ondes de couleurs viennent enrichir une surface graphique où l’équilibre est très étudié.
Pourquoi le terme « variation » ?
Bien qu’issue d’une même matrice (plaque de cuivre, zinc, bois), chaque estampe bénéficie de procédés spécifiques avant impression (encrage, contrecollages, pochoirs) conférant à chacune des estampes son statut d’œuvre unique et originale.
Après séchage, certaines estampes sont parfois rehaussées de feuille d’or…
Le trait devient élément indissocié d’une composition quasi-ludique,
la surface s’enrichit d’expériences infinies.
À chaque passage sous la presse, la surprise est au rendez-vous,
un vertige aussi comme un don du hasard, une chance.
La technique de l’eau-forte
Le principe de base de la gravure à l’eau forte consiste à recouvrir une plaque de métal (cuivre, zinc) d’un vernis protecteur.
Le graveur, dessine son motif à l’aide d’une pointe en rayant le vernis, mettant ainsi le métal à nu. La plaque est alors plongée dans un bain d’acide qui s’attaque aux parties découvertes. Les parties rayées vont se creuser plus ou moins profondément suivant le temps d’immersion pour obtenir différentes tonalités. La plaque est ensuite encrée, essuyée et passée sous presse taille douce.
Le papier pressé absorbe l’encre qui se trouve dans les creux.
Le résultat imprimé est une image inversée du dessin originel. La plaque est nettoyée et ré-encrée avant chaque tirage.
C’est au moment du passage sous la presse que de légers papiers colorés viennent souvent animer la surface.